Les politiciens prennent-ils les Sénégalais pour des demeurés ? Si l'on se fie aux explications servies aux populations par les partisans du Président Sall, on est tenté de répondre par l'affirmative. Si du côté des grosses écuries comme le Ps et l'Afp, on nie tout soutien financier venant du palais, le porte-parole adjoint de l'Apr, Abdou Mbow pour sa part; estime que le président Sall a voulu nommer Mamadou Ndoye ministre-ministre conseiller mais que ce dernier avait décliné, car il voulait être ministre d’État, ce que le chef de l’État a refusé car le chantage ne marche pas avec lui (sic).
Avant lui, Seydou Guèye le secrétaire général du gouvernement avait développé le même argumentaire non sans ajouter que Ndoye "avait accepté d'être personnellement appuyé, tous les mois, à hauteur de 4 millions, c'est-à-dire à hauteur du traitement des ministres d'État, c'est ça la réalité des faits". Pour le conforter, Moustapha Fall Ché affirme que le "soutien que le président apporte à certains leaders, est personnel". Alors si c'était aussi personnel que ça, pourquoi Mamadou Ndoye n'est-il plus passé à la caisse depuis qu'il n'est plus SG? Et puis les préposés à ces dividendes, ils sont bien plénipotentiaires de leurs partis ou bien?
En tout cas quels que puissent être les arguments des uns et des autres, ce qui est constant, avéré, certain et irréfutable, c'est qu'il s'agit d'affaires de gros sous dont eux seuls voient les dessous, même si tous ont embouché la trompette de la dénégation et ont montré patte blanche
D’après les défenseurs de Macky Sall, un ministre d’État se tape 4 millions de francs. Si l'on sait que tous ces ministres d’Etat sont sans portefeuille, la question qui s'impose est de savoir, en foi de quoi sont -ils si grassement rémunérés ? Pis, le coordonnateur de Macky 2012 a affirmé, pince-sans-rire, que son parti n'a jamais bénéficié d'un soutien financier du président de la République. « Il m’a nommé, je travaille et je peux donc financer mon parti », a –t-il dit.
C'est vraiment une affirmation renversante, car que cela laisse supposer que son parti est financé à partir des ressources publiques. Ce qui est aussi valable pour Niasse et Tanor, qui occupent de hautes fonctions avec des caisses noires, hors de tout contrôle et tutti quanti, quoique " non financés directement ou indirectement par le Président".
Libres aux politiciens de se partager les deniers publics s'ils sont assez malhonnêtes pour le faire mais de grâce, il faut quand même qu'ils nous respectent. Car en voulant défendre l'indéfendable avec des arguments tirés par les cheveux ou cousus de fil blanc, il semble qu'ils veulent finalement nous prendre pour ce que nous ne sommes pas.
Aujoourd'hui, les populations ont les yeux dessillés maintenant et se rendent compte compte que cette gestion sobre et vertueuse, s'est au fil du temps effilochée et muée en une gestion... sombre et trompeuse. Ainsi vogue le Sénégal de la rupture !
LA REDACTION